En contexte d’évaluation en reconnaissance des compétences, il est possible qu’un élève se retrouve dans une situation de besoin qui l’empêche de démontrer sa compétence et que les mesures de flexibilité et d’adaptation ne soient pas suffisantes pour lui permettre de progresser. La personne enseignante peut alors décider d’utiliser la situation d’évaluation comme contexte supplémentaire d’apprentissage en apportant à l’élève une aide supplémentaire. Toutefois, comme cette aide accomplit une partie des actions cognitives ou métacognitives attendues de l’élève, la personne enseignante doit la prendre en considération dans son jugement. Au CSSDD, nous appelons ces interventions les «mesures ayant un impact sur le jugement». Au moment d’évaluer la compétence de l’élève, la personne enseignante ne pourra considérer que ce dernier en a une maitrise adéquate. La note de l’élève devra donc refléter ce qu’il est réellement capable de faire en fonction des critères d’évaluation.
Il est important de comprendre que les mesures ayant un impact sur le jugement ne forment pas une 4e forme de différenciation pédagogique. La position des Services éducatifs du CSSDD est que l'application de ces mesures en contexte de reconnaissance de compétences permet à l’élève de progresser et d’être évalué en fonction des attentes du PFEQ de son niveau scolaire. Grâce à ces mesures, l’élève peut demeurer actif dans la réalisation de la tâche. En ce sens, il est possible de mettre en place des mesures ayant un impact sur le jugement de façon spontanée pour un élève qui se trouve en panne de façon momentanée lorsqu’il est impossible de le prévoir et que l’on en perçoit le besoin chez cet élève (lors d’un moment d’évaluation ou d’une épreuve, par exemple). Il est également possible de proposer ce type d’interventions pour un élève ayant des besoins particuliers pour qui ces mesures seraient notées au plan d’intervention si elles sont utilisées de façon régulière, récurrente et impossible à retirer.
Dans le cas de mesures ponctuelles, la personne enseignante doit se questionner sur la validité de cette trace au moment de communiquer un résultat au bulletin. En effet, la tâche n'est peut-être pas représentative des capacités de l'élève. De la même manière, si un estompage de ces mesures est possible au cours de l'étape, le jugement de la personne enseignante devra se baser sur les traces qui représentent le niveau de maitrise actuel de la compétence par l'élève. La personne enseignante devra donc sélectionner les traces récentes qui démontrent la progression de l'élève et ce qu'il est en mesure d'accomplir au moment de porter son jugement.
Au contraire, si ces mesures sont utilisées de manière récurrente et qu'elles sont impossibles à estomper, il sera nécessaire d’en tenir compte dans le jugement global de fin d’étape ou de fin d’année afin de faire un portrait représentatif du niveau de maitrise de la compétence de l’élève. Ainsi, si l’on détermine qu’un critère d’évaluation a été touché de façon récurrente et importante par une ou des mesures ayant un impact sur le jugement, le jugement de la personne enseignante doit prendre en compte la difficulté marquée de l'élève par rapport à ce ou ces critère(s) d'évaluation. Le personne enseignante doit toujours se demander si le résultat final est représentatif de l'état actuel du développement de la compétence de l'élève.
Considérant le fait que ces mesures ont un impact sur le jugement et que celles-ci ne seront pas permises à partir du 2e cycle du secondaire, il est nécessaire de viser l’estompage de l’utilisation de ce type d’interventions afin d’obtenir un portrait représentatif du niveau de maitrise de la compétence en jeu
Afin de vous accompagner dans la mise en place des mesures d'aide ayant ou non un impact sur le jugement, les Services éducatifs vous proposent ce document de soutien :
Dans la situation où, après une période d'essai suffisamment longue, les mesures ayant un impact sur le jugement ne permettraient plus à l'élève de suivre les apprentissages de son niveau et de progresser, il peut être intéressant de documenter la nature des difficultés de l'élève afin de déterminer si leur caractère est suffisamment marqué par leur intensité, durée, fréquence et persistance pour envisager la modification des exigences du PFEQ pour les élèves EHDAA.